pratiques addictives en entreprise liées à l'alcool

Prévenir les pratiques addictives en entreprise

Si travailler permet à certains travailleurs de rompre avec la consommation de substances psychoactives, certaines conditions de travail favorisent des pratiques addictives en entreprise. De ce fait, le CSE (Comité Social et Économique), chargé de conseiller l’employeur, les travailleurs et leurs représentants en matière de prévention des risques, doit s’emparer de ce sujet et faire inscrire ces pratiques dans le document unique de l’entreprise. Voyons en détail quelles pratiques addictives existent en entreprise, comment le travail peut favoriser leur apparition et les moyens à disposition des employeurs pour protéger la santé et la sécurité de leurs équipes.

Pratiques addictives en entreprise : définition et facteurs d’apparition

Mieux comprendre ce qu’on appelle les pratiques addictives et ce qui les déclenche est le point de départ nécessaire pour réfléchir aux actions de prévention que l’employeur peut mettre en place au sein de son entreprise.

Quelles addictions retrouve-t-on au sein des entreprises ?

Le tabac, le cannabis, l’alcool, les médicaments psychotropes ou même la cocaïne sont consommés par les travailleurs, et parfois sur leur lieu de travail. Ces pratiques existent dans tous les secteurs d’activité, à tous les niveaux hiérarchiques. Toutefois, des études statistiques rapportées par l'INRS montrent que : 

  • les ouvriers et employés sont les plus concernés par le tabagisme ;

  • les femmes cadres, les hommes ouvriers et les hommes employés ont un usage dangereux significativement important de l’alcool ;

  • les hommes et les femmes employés sont plus nombreux que les autres catégories socio-professionnelles à consommer du cannabis plus d’une fois par semaine ;

  • les femmes employées, et dans une mesure légèrement moindre les hommes ouvriers, sont les plus gros consommateurs d’anxiolytiques sur une période de plus de 12 semaines

Addiction sans substance psychoactive

Ne négligeons pas les addictions sans substance psychoactive, comme le workaholisme (peur de l’inactivité rendant le travailleur dépendant au travail) qui entraîne du stress, des symptômes de surmenage ou d’épuisement professionnel et burn-out, ou encore la technodépendance, qui entraîne des troubles du sommeil, des problèmes relationnels mais aussi des troubles musculo-squelettiques (TMS).

Les facteurs de pratiques addictives en entreprise

Les facteurs de pratiques addictives au travail sont liées aux consommations organisées dans le cadre du travail : pots de départ, repas d’affaires avec boissons alcoolisées, séminaires…L’alcool peut faire partie de la culture de l’entreprise ou du milieu professionnel.

D’autres usages s’expliquent par les conditions de travail, et le recours aux substances psychoactives est alors justifié par les consommateurs comme une solution pour “tenir” : stress, travail en contact avec le public avec violence externe, travail avec horaires atypiques, port de charges lourdes, travail en plein air… Produit dopant ou compensation d’un état psychique en souffrance, leur usage répété devient délétère pour leur santé.

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Un personnel non formé, c’est une perte assurée pour l’entreprise.

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Pratiques addictives au travail : les risques

En effet, il n’est pas anodin de recourir à des pratiques addictives au travail. Il faut alors distinguer les effets liés à la drogue prise, à la fréquence de sa consommation et des quantités et les risques qui pèsent sur le travailleur sous emprise dans le cadre de son activité professionnelle.

Les risques de l’usage des drogues

Alcool, tabac et autres drogues impliquent des effets sur la santé tels que : baisse de vigilance, baisse des capacités de mémorisation, hallucinations, hypertension artérielle, insuffisance cardiaque, AVC, cirrhose, cancers, infarctus, décès prématuré…

Les risques de ces pratiques pour les travailleurs

Ces pratiques addictives mettent les travailleurs consommateurs en danger dans le cadre de leur activité : ils multiplient les risques d’accidents routiers mortels, d’accidents de travail avec une forte augmentation des séquelles entraînant une incapacité permanente partielle (IPP).

Les risques qui pèsent sur l’employeur et son entreprise

Les risques de ces pratiques addictives sur l’employeur et son entreprise concernent aussi bien la productivité, qui diminue, que l’absentéisme, qui augmente. Elles créent aussi des risques pour la sécurité qui entraînent des pertes financières et une mauvaise réputation de l’entreprise (augmentation du nombre d’AT et de maladies professionnelles). Ces pratiques augmentent aussi les tensions entre salariés pouvant aller jusqu'au harcèlement moral. Enfin, laisser ces pratiques se répéter ou même les favoriser implique la responsabilité légale de l’employeur, qui s’expose à des poursuites judiciaires.

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Comment prévenir les pratiques addictives au travail ?

Il est donc de la responsabilité de l’employeur de prévenir ces pratiques, de les détecter et de faire en sorte qu’elles disparaissent. Il en va de la santé économique de son entreprise et de son rôle protecteur vis-à-vis de la santé et de la sécurité des travailleurs.

Homme tenant un papier sur lequel est écrit prévention

Les obligations de l’employeur face aux addictions

L’employeur, assisté des autres acteurs de la prévention des risques liés aux pratiques addictives (salarié lui-même, CSE, services de santé au travail), est tenu de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé de ses équipes.

Il doit non seulement évaluer les risques, mais aussi les inscrire dans le Document Unique de l’entreprise afin de mettre en place des mesures de prévention adaptées.

Le CSE, responsable de la prévention des risques psychosociaux, a l’obligation d’informer immédiatement l’employeur d’un danger grave et imminent qu’il repère, et qui concerne un ou plusieurs salariés. Les services de santé, et en particulier le médecin du travail, a une obligation de prévention. Il a en charge la surveillance des conditions d’hygiène au travail, de l’adéquation entre le poste et l’état de santé de chaque salarié, et peut imposer des tests de dépistage de drogue.

Les moyens à sa disposition pour la prévention des risques addictifs

L’employeur dispose de plusieurs moyens pour prévenir les risques liés aux pratiques addictives au sein de son entreprise : 

  • inscrire le risque dans le Document Unique d’évaluation des risques et le tenir à disposition des autres acteurs de la santé au travail

  • encadrer l’usage des boissons alcoolisées dans l’entreprise (limitation, interdiction)

  • réduire les facteurs internes favorisant la consommation de substances psychoactives, à travers notamment le règlement intérieur de l’entreprise et en utilisant divers moyens de contrôle avec ou sans l'aide de l'IA (vidéosurveillance, fouille de vestiaire, ethylotest, tests salivaires…)

  • organiser les secours face aux personnes accidentées ou malades ou présentant un trouble du comportement non adapté au travail ou laissant penser qu’il est en lien avec la prise d’alcool ou autre substance psychoactive

  • mettre en place des actions de formation pour informer les travailleurs des risques liés aux pratiques addictives, présenter les aides possibles existantes dans et en dehors de l’entreprise, rappeler la réglementation en vigueur.

Ces actions de formation doivent également concerner tous les acteurs de la santé, et en particulier le CSE, qui joue un rôle important dans la prévention des risques liés aux pratiques addictives en entreprise. Pour cela, l’organisme agréé SPI Formation dispense des formations en intra et en inter aux équipes des entreprises de la région Centre-Val-de-Loire (Document Unique, Prévention des risques psychosociaux, Formations CSE)...

Prochaines dates de formation Santé et Prévention

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